Et si l’été devenait un temps fort du management d’équipe ?
- Alain Christinet
- 23 juin
- 3 min de lecture
L’arrivée de la période estivale marque souvent un ralentissement de l’activité et une atmosphère plus détendue. Autant d’éléments qui créent un climat propice au recul. Moins sous pression, plus disponibles mentalement, managers et collaborateurs peuvent porter un regard différent sur leur fonctionnement collectif. C’est justement cette respiration dans le rythme qui peut offrir un moment idéal pour repenser l’efficacité, la coopération et les dynamiques de travail. Loin d’être un luxe ou une perte de temps, ce bilan est un levier puissant de performance durable — à condition de savoir le structurer et d’en faire un véritable tremplin pour la rentrée.

1. Pourquoi l’été est-il un moment opportun pour faire le point sur son équipe ?
Quand l’urgence quotidienne s’estompe, une autre forme d’écoute devient possible. L’été agit comme une parenthèse dans le flux habituel : les priorités ralentissent, les interactions se raréfient, et les tensions parfois s’apaisent. Dans ce climat plus serein, chacun — manager compris — peut s’autoriser un regard plus lucide, plus ouvert sur les dynamiques de l’équipe. Les signaux faibles deviennent perceptibles, les ressentis peuvent s’exprimer plus librement, et les intentions de changement sont plus facilement accueillies.
De plus, à quelques semaines de la rentrée, ce moment peut devenir une zone tampon précieuse pour faire le point : ce qui a fonctionné, ce qui mérite d’évoluer, ce qui pourrait être réajusté.
2. Quelles pistes concrètes pour faire ce bilan d’équipe ?
Deux formats existent, et peuvent être combinés selon le contexte :
Temps collectifs de bilan : avant les départs en vacances, une séance d’équipe, courte et conviviale, permet d’échanger sur les succès, les points bloquants et les attentes. L’objectif n’est pas de faire un procès du passé, mais de prendre acte de l’expérience vécue pour mieux se projeter. L’utilisation de méthodes ludiques et participatives favorise la qualité des échanges. Et pourquoi ne pas conclure ce moment par une activité hors cadre ou un repas partagé, pour renforcer encore la cohésion et la bonne entente au sein du groupe ?
Entretiens individuels informels : quelques questions simples posées dans un cadre détendu (ex. : « Comment as-tu vécu le premier semestre ? », « Qu’est-ce qui t’a particulièrement motivé ? », « Qu’est-ce que tu aimerais faire différemment à la rentrée ? »).
Le plus important : que le manager adopte une posture d’écoute et de facilitation, sans chercher à tout justifier ni à tout résoudre dans l’instant.
3. Comment préparer la rentrée à partir de ce bilan ?
Le bilan n’a de sens que s’il débouche sur des actions visibles, même modestes.
Cela peut passer par :
La définition de priorités collectives pour le second semestre.
L’ajustement de certaines pratiques managériales ou d’organisation.
La mise en place d’un projet mobilisateur (amélioration interne, test d’un nouveau mode de travail, etc.).
Cette période est aussi idéale pour mettre en perspective l’entretien de développement, en montrant que ce dernier n’est pas une obligation administrative, mais une pratique complémentaire au bilan d’équipe : l’un éclaire la trajectoire individuelle, l’autre nourrit le projet collectif.
Pour prolonger votre réflexion, vous pouvez consulter l’article « Qui a peur de l’entretien d’évaluation » disponible sur notre site Internet.
4. Quel est le rôle des RH dans cette démarche ?
Les RH peuvent jouer un rôle de catalyseur :
Sensibiliser les managers à l’opportunité que représente la période estivale.
Fournir des outils de bilan simples et adaptables.
Créer un cadre sécurisant pour ces échanges, en garantissant la confidentialité et la bienveillance.
En résumé, c’est une occasion d’exercer pleinement leur rôle de partenaires stratégiques du management.
5. Quel peut être le rôle d’un partenaire externe ?
Le regard extérieur offre une plus-value essentielle, notamment lorsque des tensions latentes, des blocages ou des enjeux d’évolution plus larges sont identifiés. Le rôle du partenaire externe peut être de :
Faciliter un atelier de bilan, en proposant des techniques d’animation participative et engageante.
Co-construire des solutions concrètes avec l’équipe et son manager.
Assurer un suivi léger mais structurant, pour accompagner la mise en œuvre des ajustements.
Pour l’essentiel
Loin d’être une période creuse, l’été est un moment privilégié pour observer, questionner et faire évoluer les pratiques d’équipe. En prenant le temps d’un bilan collectif, les managers donnent du sens à l’action, renforcent la cohésion et préparent une rentrée alignée sur les besoins réels. Cette démarche, complémentaire aux entretiens de développement, contribue à une dynamique de progrès continue. Les RH, comme les partenaires externes, ont toute leur place pour accompagner ce processus avec méthode, éthique et bienveillance.
Ethical HR